19 septembre 2013 / Le Cabinet, 54 bd de St-George, Genève, 22h.
Fanny Lasfargues / FR / basse, électronique/ solo
Toma Gouband /FR / batterie, pierres sonnantes/ solo

Soirée de rentrée d’Insubordinations au Cabinet placée sous le signe du solo qui s’annonce intense, et l’occasion de recevoir Fanny Lasfargues (basse + électronique) et Toma Gouband (batterie) deux musiciens versés dans l’art du détournement sonore de leur instrument décliné au gré de répétitions/déconstructions/réarticulations sous forme de multiples paysages, hypnotiques et envoûtants.

http://www.old.insub.org/flyers/insub19sept2013_w.jpg

Fanny Lasfargues (FR / basse, électronique)
http://collectifcoax.bandcamp.com/album/fanny-lasfargues-solo
Usant d’abord de sa contrebasse comme d’une source sonore avant d’en venir à la traiter comme il se fait habituellement dans les écoles, et jouant ainsi fort subtilement avec notre légitime désir, Fanny Lasfargues utilise aussi divers procédés actuels de retraitement des sons, boucles, amplifications, échos et résonances, sans oublier un petit attirail d’objets percutants ou susceptibles d’être percutés, clochettes en bois, récipient en aluminium, brosses, bouts de bois, etc. Chaque séquence commence par la mise en place d’un ostinato, sur lequel la musicienne superpose divers autres sons, dont le rapport – et c’est ce qui fait tout le prix de la chose – avec la séquence initiale est à chaque fois exactement ce que l’on pouvait attendre – sans le savoir évidemment. D’où une jouissance de l’attendu (espéré et inespéré à la fois) qui ne faiblit jamais, se répète, au point que l’on se demande comment une pareille forme peut surgir d’un énoncé visiblement improvisé. Quelle que soit l’histoire qu’on se raconte, il y en a une, chacun se la fabrique à partir de ce qui est donné à l’écoute…
Philippe Méziat

Toma Gouband (FR / batterie, pierres)
http://par4chemins.com/tki.html
» ll n’y a pas même à « entrer » dans la musique de Toma Gouband : nos oreilles (et yeux, lorsqu’on a le plaisir de le voir à l’oeuvre) sont naturellement invitées par les spectaculaires et inouïs agencements de couleurs de timbres qui composent son univers rêveur et inventeur: silexs, peaux naturelles d’une grosse caisse à l’horizontale parsemée de clochettes ou blocs de bois, branchages et brindilles, cailloux roulés au sol, cymbales inversées recueillant ainsi toute sorte de résonateurs naturels… les cymbales de charleston ont été remplacées par… des pierres, elles aussi… Animée par une pulsation intérieure faite de superpositions de cycles mystérieux comme autant d’horloges disant le temps de la vie en polyvitesse, qui se superposent ou s’entrechoquent, la musique de Toma Gouband transcende l’idée de territoire imaginaire, car elle invite à l’approcher telle un rite social ou encore une cérémonie amoureuse. Un savant tissage de tissus de sons que l’on ressent comme universels, d’un âge ancien, voire préhistorique mais d’une ère à venir ou devenir également, dont la métaphore visuelle pourrait être ces tissus traditionnels Kuba du Haut-Zaïre faits d’étoffes cousues les unes sur les autres, auxquelles on vient ajouter des motifs animés par des agencements rigoureux mais dont la facture semble obéir à des règles transmises aux seuls initiés. Une musique initiée par l’histoire du monde donc, unique, libre de toute contrainte de chapelle, et qui ne répond qu’à sa force intérieure, soit un sommet de l’Art musical.  »
Benoît Delbecq

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